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Jean-Pierre Rembarz : la traque au faux

Depuis une quinzaine d'année, Jean-Pierre Rembarz étudie toutes sortes de documents et d'écritures au sein de son cabinets d'expertise judiciaire d'Epagny Metz-Tessy. Son seul but : établir la vérité.

Après 4 ans et demi d'armée sur l'ancienne base américaine de Châteauroux, Jean-Pierre Rembarz intègre, à 22ans, l'école de Gendarmerie de Chaumont. Il va travailler pendant trois ans dans une brigade de l'Aisne avant de passer le concours d'officier de police judiciaire et de rejoindre, en 1983, la section de recherche de Lille. "J'ai fait 18 ans au service des stups. En parallèle, j'exerçais au sein de la police technique et scientifique. En dehors du travail, je poursuivais des études de graphologue. Cette période a été très intense mais je voulais absolument passer mon diplôme de graphologue pour connaître le mécanisme de l'écriture avant d'entreprendre le cursus scientifique pour devenir expert en écriture et documents." En 1998, bien que toujours en fonction au sein de la Gendarmerie, il devient expert judiciaire auprès de la cour d'appel de Douai, bénéficiant d'une autorisation spéciale du ministère de la défense.

En 1999, il rejoint la section de recherches de Chambéry et se réinscrit comme expert auprès de la cour d'appel de Chambéry. "C'était devenu très compliqué de mener de front deux activités, l'une judiciaire, l'autre d'expert. En 2013, j'ai décidé de quitter la Gendarmerie. L'affaire Flactif ou "tuerie du Grand-Bornand" est la dernière affaire à laquelle j'ai participé sur des opérations de police technique. J'ai ouvert mon cabinet d'expert judiciaire indépendant à Epagny puis, en 2008, un cabinet secondaire à Belfort. En 2014, je suis devenu expert auprès de l'ONU. J'ai vocation à travailler pour les juridictions, mais j'ai aussi des clients privés comme des avocats ou des cabinets d'assurance."

Il travaille sur des documents de tous types : testaments, contrats, chèques bancaires, dossiers de crédit... "En général, il y a toujours une raison financière derrière un faux. La vérité est déguisée pour pouvoir s'accaparer des biens ou des successions. Les affaires criminelles sont plus délicates car je dois systématiquement soutenir mon expertise devant la cour d'assises."

Côté matériel, l'expert n'a rien à envier à ses homologues de séries télévisées : matériel spectral (infrarouge, ultra-violet), caméra loupe, binoculaire, appareil photo macro, produits pour le révélation chimique... Tout y est ! Il utilise des logiciels de mesure, de traitement d'images ou encore de graphométrie. "On se dirige de plus en plus vers le faux par numérisation. Il est donc essentiel de se former constamment."

Jean-Pierre Rembarz dispose d'un atout majeur dans la profession, celui d'être issu de la police technique de terrain, "ce qui vaut toutes les théories". Il contribue à perfectionner les autres experts par le biais de formations qu'il produit au sein de l'Académie Internationale des Experts en Écriture et Documents (AIEED) dont il assure la présidence depuis cette année. "Je souhaite transmettre mon savoir pour que mes collègues ne soient pas confrontés à des erreurs majeures au cours de le exercice. Ce métier correspond parfaitement à ma tournure d'esprit scientifique, méticuleuse : je ne supporte pas les malversations et je suis un inconditionnel de l'honnêteté. Mais c'est une grosse part de stress car je n'ai absolument pas le droit à l'erreur. Je suis là pour établir la vérité ; il y a des suites juridiques, ce qui peut être grave de conséquences."

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